Psychologie et spiritualité : compatible ?
La foi peut-elle se concilier avec une démarche psy ?
Les milieux religieux sont parfois hostiles aux travaux à caractère psychologique ou de « développement personnel » arguant qu’ils pourraient être trop centré sur l’égo voire détourner de la foi.
Or, lorsque l’âme souffre, elle a besoin d’un thérapeute de l’âme. La finalité est la libération de l’être, ne plus se sentir enchaîné par son histoire et ses pesanteurs.
Mieux se connaître, retrouver les racines de ses traumatismes évite de répéter les mêmes souffrances.
Reconnaître ses zones d’ombre et les traverser, mieux comprendre ce qui se joue dans certaines relations, faire des deuils du passé ouvre sur un vrai pardon, plus de liberté et d’ouverture du cœur.
Dieu nous veut vivants, joyeux et libres. Quand Jésus commence son ministère, il proclame haut et fort : « (L’Esprit du Seigneur) m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, ( …) pour renvoyer libres les opprimés» (Lc 4:18).
Nous avons vocation à être délivrés de nos prisons, de nos enfermements intérieurs. Pour cela, il nous est demandé notre participation active.
« Que veux-tu que je fasse pour toi ?» demande Jésus à l’aveugle de naissance avant de le guérir, l’invitant ainsi à prendre la responsabilité de son désir et de son devenir.
J’ai pu fréquemment observer, dans ma pratique d’accompagnateur, que suite à un travail en psychothérapie des personnes s’investissent fortement dans une quête spirituelle. La guérison de l’âme favorise l’ouverture à l’Esprit.
Un travail à caractère psychologique et une démarche spirituelle visent le même but : la libération de l’être, son épanouissement, son accès à une joie durable moins dépendante des évènements extérieurs.
L’être se met en marche, accepte de muter, de quitter l’ancien, de s’ouvrir au nouveau à l’Amour, à la Vie. Il est alors plus présent à Sa Présence, encore plus à même de rencontrer le Christ.
Alain-Joseph Setton