Combats entre pulsion de vie et pulsion de mort

Qu’est ce qui nourrit en moi ces deux pulsions ?

La théorie freudienne a mis en évidence que, de manière consciente ou inconsciente, chacun est partagé entre une « pulsion de vie » et une « pulsion de mort ».

La pulsion de vie se manifeste par des éléments tels que la joie de vivre, le plaisir, l’amour, l’amitié, la fraternité, le désir, la convivialité, … et tout ce qui encourage la protection de la vie, la santé physique et mentale, la créativité, la fécondité, la joie.

C’est là un projet majeur lié à la venue du Christ : « Je suis venu pour que vous ayez la Vie en abondance »  (Jn 10, 10)

La pulsion de mort peut prendre des formes telles que le ressassement, les conflits à répétition, les peurs (sans cause immédiate), les tendances suicidaires, la mise en danger de soi-même ou des autres, les violences, la guerre, l’alcoolisme, la tabagie, les addictions, la perte de sens.

Or une loi spirituelle nous est donnée : « Je mets devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie » !(Dt 30 :19). Cette loi engage notre liberté et notre responsabilité de chaque instant à l’égard de nos pensées et de nos actes. Elle illustre l’ambivalence possible entre les deux pulsions, mais aussi notre aptitude à choisir.

La vigilance aux pensées

La pulsion de mort est alimentée par des pensées malignes suscitées par le Malin, l’Adversaire, dont la finalité est de nous séparer de Dieu et de la joie d’Être. La Parole biblique met souvent en garde contre une telle adversité. Ainsi : « Veillez ; votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » (1 Pi 5, 8-10). Les assauts du Malin, se traduisent par des pensées parasites et des errements du mental.

C’est pourquoi la qualité de nos pensées joue un rôle central dans l’alimentation des pulsions qui nous animent. La vigilance aux pensées est d’une importance capitale pour ne pas donner le pouvoir à l’Adversaire. Les pensées et les fantasmes sont souvent issus de l’inconscient, de mémoires difficiles à cerner, mais la manière de les gérer dans l’instant présent nous appartient. Évagre le Pontique (Père du désert du 4è s.) le rappelle : « Que toutes ces pensées troublent l’âme ou ne la troublent pas, cela ne dépend pas de nous ; mais qu’elles s’attardent ou ne s’attardent pas, qu’elles déclenchent les passions ou ne les déclenchent pas, voilà qui dépend de nous ». Or, pour rappel, la pensée précède l’émotion qui, elle-même active la qualité des pulsions et d’éventuels passages à l’acte.

Donc, plus ce combat s’inscrit dans une claire conscience, mieux on peut en maîtriser les effets et ainsi donner plus d’espace à sa dynamique de vie. Telle est la finalité de l’exercice proposé ici.

Pour mieux discerner ce qui peut animer notre pulsion de vie, deux types de questions préalables peuvent être posées :

  1. Quels sont mes ressources, richesses ou talents essentiels que je désire faire fructifier ?
  2. Quels sont aujourd’hui les buts essentiels de ma vie ?

Identifier des éléments qui nourrissent nos 2 pulsions : 

1. Qu’est ce qui, dans ma vie aujourd’hui renforce ma pulsion de Vie ? (Exemples …)

Quelles relations ?
Quelles pensées ?
Quels sentiments ?
Quels comportements (ou attitudes) ?
Dans quelles circonstances ? Avec qui ?

2. Qu’est ce qui, dans ma vie aujourd’hui pourrait activer ma pulsion de Mort ? (Exemples …)

Quelles relations ?
Quelles pensées (ou fantasmes)  ?  
Quelles émotions ?
Quels comportements (ou attitudes) vont dans ce sens ?
Dans quelles circonstances ? Avec qui ?

3. Qu’est-ce que je veux changer ? Comment ?

Quelles croyances pourraient m’empêcher de progresser ?
Quel nouvel état d’esprit me permettrait de progresser 
Quelles « pensées parasites » ai-je besoin de surmonter ?
Quelles ressources spirituelles pourraient m’aider ?